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Chez Michael

À suivre dans notre série de visites à domicile, où nous venons chez vous pour mieux vous connaître et découvrir votre style, nous avons rencontré Michael (31). Né et élevé à Naarden, il vit désormais dans la charmante ville de Weesp. Il dirige sa propre galerie d’art et boutique d’encadrement, et publie également des œuvres, alliant parfaitement sa passion pour l’art à son esprit entrepreneurial.

Evelien
EvelienJanuary 2025

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Merci de nous accueillir dans ta magnifique maison, Michael. Peux-tu nous parler un peu de toi ? Qui es-tu, d’où viens-tu et que fais-tu ?

Je suis Michael Aiello, un passionné d'art qui a réussi à faire de sa passion son métier. Je viens de Naarden, mais aujourd'hui, je me sens chez moi à Weesp. Cette petite ville tranquille et pleine de charme correspond parfaitement à mon travail dans le monde de l'art, un univers toujours en mouvement. À 27 ans, j'ai ouvert ma propre galerie d'art et atelier d'encadrement. C’est devenu un véritable lieu de création où je ne me contente pas seulement de vendre et d’encadrer des œuvres, mais où je crée aussi des éditions en collaboration avec d’autres artistes. J'adore pouvoir partager mon amour de l'art tout en donnant vie à des projets uniques.

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Qu’est-ce qui rend cet endroit idéal pour vivre et travailler ?

Pour moi, la boutique est bien plus qu’une simple galerie d’art ; c’est un véritable lieu de création où l’art, les idées et les éditions se rencontrent. Weesp a quelque chose de spécial. La ville devient de plus en plus dynamique, tout en conservant une atmosphère calme qu’on ne trouve pas dans une grande ville comme Amsterdam. Elle offre le charme d’Amsterdam, mais avec une tranquillité qui favorise de vraies rencontres et de belles conversations. Après des années passées dans une maison en location, je suis heureux d’être enfin propriétaire de ma maison depuis deux ans. Je l’ai pensée pour qu’elle soit à la fois pratique et inspirante, l’équilibre parfait entre vie quotidienne et créativité.

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“Pour moi, tout tourne autour de la connexion que je ressens avec une œuvre ; si je ne ressens rien, je ne pourrais tout simplement pas la vendre.”

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As-tu grandi dans un environnement où l’art était présent ?

Je n’ai pas grandi dans un milieu où l’art jouait un grand rôle, mais ma mère a toujours soutenu mon intérêt pour l’art dès mon plus jeune âge.Je ne savais pas ce qu'était une foire d'art ni quelles académies existaient, alors j'ai dû tout découvrir par moi-même. Pour moi, l’art et l’entrepreneuriat vont de pair. Cela m’a permis de non seulement commercer des œuvres d’art, mais aussi d’autres objets uniques qui éveillent ma curiosité. Aujourd'hui, je me considère vraiment comme un marchand passionné, qui prend plaisir à vendre. Cela me donne la liberté d'expérimenter et d'investir non seulement dans l'art, mais aussi dans des pièces uniques.

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Comment as-tu commencé dans le domaine du commerce de l’art ?

Mais mon parcours n’a pas été tout tracé. En tant qu’artiste, ma carrière faisait des progrès mais la crise du Covid a tout stoppé net. J’ai alors changé de direction et travaillé temporairement dans un atelier d’encadrement. Lorsque le propriétaire est décédé de manière inattendue, j’ai eu la chance de reprendre son affaire. C’était une occasion rare que j’ai saisie avec enthousiasme. Ça n’a pas été facile, mais peu à peu, j’ai commencé à m’aventurer dans l’achat et la vente d’œuvres d’art. À partir de ce moment-là, mon regard a changé : l’art n’était plus seulement une passion, mais aussi une activité professionnelle dans laquelle je voulais m’investir pleinement.

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“Une maison n’est une maison que lorsque je peux y accrocher mes œuvres.”

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Quel a été un moment d'apprentissage important pour toi ?

Dans mon travail, il faut savoir réagir rapidement, surtout lors des enchères. Si une œuvre attire mon attention, je dois agir sur-le-champ, car les choses vont très vite. Bien sûr, je fais aussi des erreurs. Une fois, j’ai acheté une œuvre contrefaite pour cinq mille euros, et ça m’a coûté cher. Mais c’était une bonne leçon, car depuis, je reste fidèle à mon instinct. J’ai une règle : je n’achète que des œuvres que j’aime véritablement. Parfois, j’achète quelque chose qui me rend vraiment heureux, et dans ce cas, le prix n'a pas autant d'importance. Ce que j’essaie d’éviter, ce sont les tendances superficielles dans le monde de l’art. Il y a beaucoup de succès artificiels, notamment sur des plateformes comme Catawiki ou Instagram, où certaines œuvres sont surévaluées, créant une valeur de marché illusoire. Lorsque vous essayez de revendre une de ces œuvres plus tard, elle n’a souvent aucune valeur réelle.

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Sur quoi te concentres-tu lorsque tu choisis une nouvelle œuvre ?

Dans mon travail de marchand d'art, ce qui compte avant tout, c’est la signification de l'œuvre. Il ne s'agit pas seulement de sa valeur, mais surtout du lien que l'œuvre établit avec moi. J’achète uniquement ce que j’aime vraiment, ce qui a une signification pour moi. Je ne considère pas que vendre de l'art est suffisant en soi. Je veux créer une véritable connexion entre l'œuvre et les personnes qui acquièrent. Si une œuvre ne me touche pas, je ne peux pas la vendre. Il faut que cela résonne, sinon ça ne "colle" pas.

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Peux-tu nous parler de trois œuvres particulières de ta collection ?

L’une des œuvres qui me fascine particulièrement est une pièce de Theo Jansen, que tu connais sûrement pour ses célèbres « animaux de plage ». Il s'agit d’une partie de l’un de ces animaux, une roue qui est propulsée par le vent. Je trouve incroyable la façon dont la technique et l’art se rencontrent dans son travail, et cette pièce est l’une de mes préférées. Elle a beaucoup compté pour moi, mais je ne suis pas très attaché au matériel et à la vision romantique qui pousse à tout garder pour soi. Pour moi, tout peut être vendu à un prix, même si cela m'est difficile de me séparer de certaines œuvres. Si quelqu'un m'offrait 50 000 euros pour cette pièce, je n'hésiterais pas à la vendre pour faire de la place à d’autres belles choses. Mais pour l'instant, je la garde encore un peu.

Je me sens aussi très proche du mouvement Zero, qui a eu une forte influence sur ma collection. Une œuvre que j’adore particulièrement est Shredded Value de Jan Hendriksen, où il intègre des billets de banque déchiquetés. Pour moi, cette œuvre est un puissant message sur la manière dont la valeur dans notre société est sans cesse redéfinie. C’est l’une des nombreuses variations que j’ai collectionnées. Enfin, je possède plusieurs œuvres de Boris Lurie, qui ont une grande signification pour moi et qui ont, à mon sens, une grande valeur sociétale.Lurie était un artiste juif qui a survécu à plusieurs camps de concentration. Son art est né de son expérience. Ce sont des œuvres très rares, car beaucoup d’entre elles n’ont jamais été mises en vente, les gens ne souhaitant tout simplement pas les acheter.

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Depuis 2024, tu es également éditeur. Que représente ce rôle et pourrais-tu nous parler d’une édition en particulier ?

Depuis 2024, je me lance dans l’édition de niche, avec un maximum de cinq projets par an. Nous travaillons avec des artistes déjà reconnus dans les musées ou qui sont en pleine ascension. L’idée est de répondre à toutes les demandes de l’artiste pour sa propre édition. Un bon exemple de cette approche est notre collaboration avec Jordi Alós, un artiste mexicain qui connaît une belle ascension. Récemment, il a travaillé avec Sesame Street au Japon, non pas pour un programme pour enfants, mais dans le cadre d'une exposition où des artistes réinterprètent les personnages emblématiques de Sesame Street. Pour son édition, nous avons opté pour des détails métalliques qui captent la lumière et scintillent. Cela a été un défi technique : nous avons travaillé sur huit couches et effectué treize passages d’impression pour préserver parfaitement les détails. Finalement, l’édition a été limitée à seulement 35 exemplaires. Pour 2025, nous avons déjà un programme bien rempli avec des projets exceptionnels, et nous avons même commencé à préparer ceux de 2026 !

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Quel est ton principal conseil pour les personnes qui commencent à acheter de l'art ?

Si vous débutez dans la collection d'art, mon conseil serait très simple : achetez ce qui vous touche vraiment. Cela doit vous émouvoir, pas seulement votre porte-monnaie. Cela peut sembler évident, mais dans le monde de l'art, c’est une leçon importante. Même si la valeur de l'œuvre n’augmente pas immédiatement ou si elle n'est pas bien reçue par le marché, elle restera toujours précieuse pour vous tant qu'elle vous apporte quelque chose. C’est aussi ce qui me motive, à la fois en tant que collectionneur et en tant que marchand d'art. Ce n’est pas toujours le marché qui détermine la valeur d'une œuvre, mais la connexion personnelle que je ressens avec une œuvre d'art.

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En dehors de l'art, tu es aussi passionné de design. Quel est ton objet préféré ?

Dans ma collection, il n’y a pas que de l’art, mais aussi du mobilier design. Un exemple parfait, c’est l’échange que j’ai fait entre mes chaises Marcel Breuer et des chaises Pastoe. Ce n'était pas un choix au hasard ; j’ai vraiment eu un coup de cœur pour ces chaises. Leur design, leur histoire, mais surtout leur apparence et la valeur émotionnelle qui m’attirent énormément. Pour moi, ce ne sont pas simplement des meubles, ce sont des objets qui ont une signification bien au-delà du côté pratique ou esthétique. Ils sont presque une extension de mon goût et de mon style personnels.

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Comment décrirais-tu ton style d’intérieur ?

Je ne suis ni un minimaliste ni un maximaliste, je choisis simplement ce qui me paraît juste. Pour moi, l’essentiel, c’est l’équilibre : tout doit être cohérent. Parfois, je suis complètement enthousiasmé par un objet, mais si ça ne colle pas avec l'ensemble, je préfère le laisser de côté. La décoration est un processus, et je trouve qu’il est important de prendre son temps. Il n’est pas nécessaire que tout soit parfait en un jour ; pourquoi ne pas prendre une année pour y arriver ? Ce n’est pas une question de chercher, mais de trouver. Cela viendra naturellement si vous allez à votre rythme.

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Qu'est-ce qui t’a intéressé chez Whoppah ?

Je suis toujours prêt à revendre des pièces quand je sens que le moment est venu. Si j'achète quelque chose et que je réalise que cela ne convient plus ou que j'ai envie de quelque chose de nouveau, Whoppah est la plateforme idéale. Elle me permet d'expérimenter et de faire évoluer constamment mes choix. Grâce à Whoppah, je peux non seulement vendre facilement, mais aussi dénicher de nouveaux objets inspirants qui enrichissent mon travail et mon environnement. C’est un peu comme un voyage de découvertes dans le monde de l'art et du design en continu.

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“Pour moi, tout tourne autour de la connexion que je ressens avec une œuvre ; si je ne ressens rien, je ne pourrais tout simplement pas la vendre.”

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Comment se sentir « chez soi » selon toi ?

Pour moi, une maison devient vraiment « chez moi » seulement quand toutes mes œuvres y sont installées. Je dis souvent qu’« une maison n’est une maison que lorsque je peux y accrocher mes œuvres ». L'art est pour moi bien plus qu'une simple décoration ; c’est le fondement sur lequel je construis mon espace. Cela complète mon environnement et me rend heureux. Même si j'étais à l’hôpital, j’emporterais de l'art avec moi, car c’est essentiel dans ma vie. Ce n'est pas seulement quelque chose de beau à regarder, c'est vraiment une partie de qui je suis. Cela me fait me sentir chez moi, peu importe où je suis.

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As-tu un dernier conseil pour nos lecteurs ?

Je suis toujours critique quand il s'agit de la valeur des œuvres de grands artistes comme Yayoi Kusama. Les véritables œuvres de Kusama sont parfaites, mais pour les versions moins chères, on remarque souvent que le motif n'est pas tout à fait correct. Cela souligne pour moi l'importance de bien se renseigner avant d'acheter de l'art. Mon conseil : achetez toujours chez des vendeurs fiables et soyez prudent avec l'art provenant de sources douteuses. Cela vaut vraiment la peine de bien observer avant d'acheter. Et surtout, n'ayez pas peur de vous immerger dans l'art. Ce n'est pas nécessairement cher – faites des recherches, achetez une œuvre qui vous parle et prenez le temps de vraiment l'apprécier depuis chez vous.

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Merci de nous avoir accueillis, Michael!

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